jeudi 23 juillet 2009

Duckman

Bonjour, je suis Duckman Geste, bassiste du groupe. Je viens de décider que je m'appelerai désormais Duckman Geste au sein de cette formation.

Le but de n'importe quel con qui a un jour attrapé un instrument est de faire quelque chose de tellement nouveau et de tellement génial et de tellement différent que la tête de n'importe qui qui écouterait ça exploserait. Ou au moins quelque chose du style cerveau sortant par les oreilles.

À moins que la personne aie une capacité de recul suffisante pour décider de faire simplement ce qui marche le mieux en ce moment et réussir à faire pareil. Je n'ai pas cette capacité. Je suis incapable de composer dans un but quelconque. Aussi prétentieux que cela puisse paraitre je me vois mal réduire cette forme d'"art" à un genre de finalité. L'"art" devrait être une porte, un moment, un mot ou un vieux chausson.
On a tous un inconscient riche fourmillant de choses bizarres et intéressantes. Faire de l'"art" reviens en un sens à tenter de faire sortir ça d'une certaine façon.
Une impression, un sentiment, quelque chose qu'on voit ou entend va résonner en nous et créer profondément une sorte de poésie. Cette poésie est par essence inexprimable. Nous même sommes incapable de la comprendre complètement. Essayer de transmettre cette poésie, c'est faire de l'"art".
Il y a deux portails qui transforment cette poésie en "art": notre compréhension propre et celle du récepteur. De la personne qui regarde une toile ou écoute un morceau. À travers les philtres de sa propre raison on transforme sa poésie en quelque chose de tangible. En recevant ce message, le récepteur va construire inconsciemment une autre poésie. Le message lui même est ce qu'on pourrait appeler "art".

Si on met un tant soit peu de soi dans ce que l'on fait on ne peux que prétendre faire de l'"art". Que celui ci soit médiocre ou non n'a aucune importance.

Lorsqu'on exprime un message aussi personnel c'est qu'il nous touche plus que n'importe quoi d'autre. Lorsqu'on entends à la radio des mélodies qui semblent vides à force d'être ressassées on veut détruire tout cela et le remplacer par un langage plus juste, plus pur.

Quand le punk au milieu des années septantes a explosé on a pour un temps rendu ridicule et désuet tout ce qui a existé avant. Faire du punk à l'heure actuelle est ridicule et désuet. Dans les années cinquantes le début du rock 'n' roll était tout aussi transcendant. Encore avant au début du siècle les dadaïstes ont tranché avec à peu près tout ce qui existait artistiquement parlant.

Ce que le punk a fait n'était qu'une répétition de ce que le rock a fait, actualisée. Dada était peut être plus fort encore. Peut être que rien de tout cela n'est aussi violent et pur que le geste de la première personne qui a décidé de peindre à l'intérieur d'une grotte.

Peut-on faire quelque chose de mieux? Ou de pire? Est-il possible d'échapper à tout ça? Est-il seulement possible après ça de faire encore un "art" nouveau, vivant?
Vraisemblablement pas. Y a-t-il encore des limites à franchir? Non plus.

Et essayer, peut-être, c'est faire de l'"art".

Aussi moisi cela puisse-t-il sonner.

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